Histoire de la tapisserie

L'art de traduire des figures sur le métier est presque aussi ancien que les peintures murales. En effet il apparaît sur les bords du Nil plusieurs milliers d'années avant notre ère dans l'Asie et dans la Grèce.

Aux peuples nomades elle fournit les principaux élements de l'ameublement de la tente. Les nations sédentaires s'en servent pour compléter l'aménagement de leurs palais et de leur temple.

Tissus coptes (premier chrétien)

Le rôle principal, l’élément générateur appartient à cette époque à la draperie. D’après certains historiens, il est le principal art dominant, chaque nouvelle matière ou couleur est source de création, de nouvelle texture ou motif.
Envelopper, déguiser, cacher est le souci essentiels des constructeurs primitifs.
Sans aller trop loin on admet sans difficulté que la destination première de ces tissus était de protéger tout à tour, contre le soleil et le froid, de créer des séparations, de servir de portière.
L’Egypte, berceau de tant d’industrie a connu de bonne heure l’art textile en tissage, broderie et teinture. Les peintures de l’hypogée de Beni-Hassan 3000 ans avant notre ère représente un métier qui se rapproche nettement du métier qui est utilisé chez les Gobelins, tout les éléments le composant sont représentés.


Quant à la qualité, il n’avait rien à envier à l’industrie contemporaine. « Hérodote décrit la cuirasse que le roi Amasis envoya aux Lacédémoniens, une cuirasse en lin et ornée de figures d’animaux en or et coton et, chaque fil quoique très fin, était composé de 360 filets ».

Le Nil et sa faune (musée des tissus Lyon)

C’est chez les babyloniens que la tapisserie brilla de laine et soie. En effet, malgré le travail du temps, c’est sur les bas reliefs en albâtre autrefois peints qui couvre toutes les parties de Ninive que l’on peut voir des Aubusson ou des Gobelins rosette carrée, damassée etc…

Le métier de peneloppe

L’habileté de ces artistes babyloniens égalait la magnificence des compositions qu’ils tissaient. Les amateurs de Rome achetaient ces tentures au poids de l’or. Metellus Scipion dépensa 800000 sesterces pour des tentures babyloniennes et Néron paya pour ces mêmes tentures près de 4 000 000 millions de sesterces. Il ne faut pas oublier bien sûr l’Orient et l’Empire du milieu qui 3000 ans avant notre ère possédait déjà des tissus de soie. Puis plus près de nous lorsque l’empire chinois se divisa, 1200 avant J-C avec les K’o’sseu, l’art textile explose, chaque état tentant de surpasser l’autre par la richesse des vêtements, des tentures et des nuances.
Alexandre pour les funérailles de son ami Heshestion dépensa 12000 talents, soit près de 10 000 000 euros, parmit cette dépense, des tentures pourpres ornées le bûcher.
Certain poussait le luxe à orner leur bateau de tentures de grand prix et de border les voiles aux couleurs des tentures voilées.
Plus près de nous encore les villes comme Alexandrie rivalise avec Pergame qui dans le domaine du grand art aurait par le roi Attale 2 siècles avant notre ère inventé l'art d'insérer des fils d'or "les attali ca".
Du II ème siècle au IX siècle après J-C on peut dire que la tapisserie prend tout son essor, les grecs ayant prit le meilleur de l’art des babyloniens, ceux ci ayant appris le meilleur de l’orient, les romains recueillent et commandent sans aucun doute les plus belles tapisseries qui sont riches et nobles, c’est également le cas pour la civilisation arabe jusqu’à la rencontre de ces dernières par leur conquête respective, c’est le temps des croisades et de la médiocrité, il faudra attendre près de 5 siècles avant de retrouver une production de tapisserie de grande qualité.

Tapisserie de notre collection les croisés

Dans un intérieur très moderne nos tapisseries à patine ancienne redonnent un certain cachet, elles adoucissent, feutrent l’ambiance. A si méprendre on croit voir une fresque d’époque. Elles sont tactiles et chaleureuses, la laine les rend lumineuses.

Tapisserie de notre collection les croisés

En France, vient l’époque de Charles V avec Nicolas Bataille et l’apocalypse cathédrale d’Angers.
On peut dire que c’est à cette époque que les cours royales possèdent des tisseurs pour les commandes d’états et, à noter, les différents styles qui font la tapisserie « le mille Fleurs » dès le début du XVI ème siècle avec ses semis de fleurs et ses fonds bleu nuit, lie-de-vin ou écru, type la chasse à la licorne ou la série des dames à la licorne ou encore le baillée des roses.

La mise à mort de la licorne (musée new York)

L’ouie (les dame à la licorne) Musée de Cluny France

C’est en 1664 que Colbert officialisera la naissance des manufactures royales de Beauvais, des Gobelins et d’Aubusson. Sous les manufactures royales, des grands maîtres comme Watteau, Oudry, Boucher.

Colbert

Et Jean Baptiste Pillement qui inspiré de l’orient donne à la verdure un goût exotique.

Fragment de tapisserie pillement collection privé

Le concert (fragment XVIII ième siècle)

En France cette tradition de la tapisserie va perdurer jusqu’à la révolution ou synonyme de bourgeoisie et de noblesses, les tapisseries seront détruites, volées, découpées et brûlées, en effet, on estime à près de 70% la disparition du patrimoine détruit.

Le triomphe de FLORA tapisserie de notre collection jacquard

De la révolution à nos jours la tradition se perpétue de père en fils et ce n’est qu’à l’aube du XXième qu’a lieu le renouveau de la tapisserie grâce à des artistes comme Jean Lurçat, Dom Robert, Jean Picart Le Doux et plus tard des artistes comme Toffoli, Le Guen et plus récemment Thomas Collet, Jean Louis Dhuit.

Quelques exemples de tapisserie de Lurçat, Dom Robert, Van Gogh et nos créations.

Le lion de Darius (tapisserie tissée sur métier traditionnel jacquard) 200*85environ

Le coq de jean Lurçat

Dom robert

Le bouquet (95*98cm environ) notre collection

Danaé de Klimt

Orana maria de Paul Gaugin

La fileuse de Toffoli

Carton de blason familial